"Bercy 96" ou "Dorothée magique", Seize concerts présentés à Paris-Bercy du 4 au 15 décembre 1996 : 200 000 spectateurs (officiel) Produit par AB productions et Gilbert Coullier. Captation vidéo les 14 et 15 décembre 1996. Pas de tournée. Cassette vidéo du concert sortie le 7 février 1997. Rééditée en DVD en 2006. Mis en ligne sur Youtube le 14 juillet 2021. |
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Après le Zénith en demi-teinte de janvier 1996, la presse annonce en juin une bonne et surprenante nouvelle: Dorothée sera de retour à Bercy en décembre 1996 ! C'est d'autant plus étrange qu'elle avait déclaré à "France Soir" fin 1995 (pour justifier son retour au Zénith) que "Bercy, ça commençait à bien faire !". Mais au fil des mois, aucune place n'est mise en vente. Plus curieux encore, la programmation de Bercy ne mentionne pas Dorothée aux dates supposées mais un anonyme "spectacle de Noël". Quant au standard de réservation ou aux guichet de Bercy, personne ne sait qui se cache derrière ce "spectacle de Noël", ni n'a entendu parler de Dorothée... En coulisses, Gilbert Coullier, l'intermédiaire d'AB productions a vendu le spectacle de Dorothée aux collectivités et autres Comités d' Entreprises : Les C.E des plus grandes sociétés de la région parisienne ont acheté à AB leur arbre de Noël à Bercy avec comme cadeau le spectacle de Dorothée. C'est chose courante à Noël : De nombreux C.E privatisent des cirques ou salles entières pour gâter les salariés et leurs enfants. Des shows comme "Disney sur glace", les cirques Gruss ou Phénix par exemple démarchent abondamment les élus en ce sens et s'invitent deux fois par an aux Salons des C.E (devenus C.S.E en 2017) Cependant Dorothée est invitée à l'automne 1996 dans de nombreuses émissions pour promouvoir ce Bercy alors qu'aucune place n'est disponible : Dès le printemps 1996, "Gilbert Coullier organisation" est chargé de commercialiser les dates auprès des C.E; fin juin dix dates de 15 000 places étaient complètes. Interrogée par "Télé Star" à ce sujet, Dorothée a répondu : " En fait on a commencé à proposer les places aux Comités d'Entreprise et finalement ils ont tout pris (Plus de 200 000 copains attendus ) ; et on ne pouvait pas ajouter de dates supplémentaires dans le programme de Bercy. Moi je peux le faire 6 mois si vous voulez " Certes, mais personne ne les obligeait à tout vendre aux CE ; ils auraient pu ouvrir au moins une séance au public extérieur ! D'ailleurs, selon nos informations, il restait à fin juin, quatre dates à vendre (8 décembre sur trois séances et 11 décembre ) ce qui prouve bien qu'une séance aurait pu être réservée aux individuels. Nuançons toutefois, car cette option aurait ajouté des coûts de commercialisation au budget, alors même que ni TF1, ni Europe 1 ne sont associés,contrairement aux années précédentes, à ce concert : AB ne peut donc compter que sur ses propres ressources et les gains attendus pour au moins rentabiliser la manifestation. Situation paradoxale : Des gens qui n'appréciaient peut être pas spécialement Dorothée ont été invités au spectacle alors que des fans, prêts à payer en étaient privés ! Ce n'est que le 4 décembre, au cours d'un duplex de Bercy, qu' Ariane lâche le morceau : "Le spectacle est complet, Dorothée a rempli Bercy" On a observé d'ailleurs des affiches dans Paris "Bercy Complet" quelques jours avant le début du concert, comme l'atteste cette photo rare ci-dessus, prise dans la loge de Bercy, qui a refait surface sur Internet 24 ans après. En plus de faire de la promo pour le nouvel album 96, l'affiche passe un message très clair : Dorothée fait à nouveau le plein à Bercy. Le thème du spectacle baptisé "Dorothée magique" est le cirque : Une " piste " au milieu de la salle, des jongleurs, des cracheurs de feu et une Dorothée en habit rouge façon " Madame Loyal". Un style très particulier, en rupture totale avec tout ce qu'elle a pu présenter depuis dix ans... De plus, Dorothée est coincée avec la grosse machine de Mylène Farmer qui se produit au même moment à Bercy les 12 et 13 décembre mais aussi le football américain le 6 et Public système le 10. Ces manifestations ont obligé à huit montages-démontages entre le 3 et le 15 décembre, parfois à 4 h du matin. Le budget est visiblement serré: Seulement six musiciens, souvent trois concerts dans la même journée afin d'optimiser la location de la salle. Pour combler cet immense espace, grand comme un terrain de basket, on fait appel à un important contingent de danseurs. Ce qui n'empêche pas Dorothée de se dépenser beaucoup et de courir aux quatre coins de la "scène". Elle avouera par la suite avoir perdu six kilos avec plus de 220 km parcourus au cours de ce marathon scénique ! L'immense majorité des fans, qui n'ont pu y assister, découvrent finalement ce concert via la cassette vidéo sortie deux mois plus tard. C'est la douche froide : Bien que les témoins sur place (CF article plus bas, critique du "Parisien") aient vraiment apprécié les très belles lumières et l'ensemble des tableaux, conçus pour être regardés en hauteur, le réalisateur nous plonge dans les structures de décors, les câbles qui traînent, les bâches, les barrières et le fenouik; sans compter les inutiles gros plans sur les clowns ou les figurants. Ce spectacle, malgré quelques jolis tableaux, déstabilise ceux qui suivent Dorothée depuis des années; tant sur la mise en scène, les costumes ou le choix des chansons. En fait, depuis la rentrée 1995, Jean-Luc Azoulay a opéré un virage artistique radical en cherchant à conquérir un très jeune public, quitte à désarçonner les plus fidèles. Alors, plus de rock, plus de mise en scène futuriste, fini les lasers. Retour aux fondamentaux de l'époque Récré A2 avec Candy, les Schtroumpfs, et la honte de la famille. Ce tout dernier Bercy clôture pour quatorze ans la carrière sur scène de Dorothée par C'est fini, c'est fini avec tout de même 200 000 spectateurs de plus au compteur. Ce qui la propulse loin devant ses concurrentes, pour des décennies, en terme de records de séances et de spéctateurs au POPB. Un joli coup finalement ! |
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Dès qu'on prend un peu de recul et de hauteur le spectacle prend une toute autre autre dimension. |
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La track-liste : 1. Yeah yeah (+ la parade en intro musicale) 2. Chanter pour vous 3. C'est l'amour, oui l'amour 4. L'étranger 5. Le bureau des objets trouvés 6. Medley tubes (5 titres : Tremblement de terre / Maman/ M. l'ordinateur/ 2394/ Hou ! la menteuse ) 7. Tous les jours de bonheur 8. Bonheur City Entracte 9. Toutes les chansons du monde 10. Medley "personnages" (Rox&Rouki / Les Ewoks/ Les Schtroumpfs/ Tico et ses amis / Candy / Tant qu'on a des amis) 11. Nicolas & Marjolaine 12. La honte de la famille 13. Des millions de copains 14. C'est fini c'est fini |
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Planning des 16 concerts Mercredi 4 décembre : 10h / 14h/ 17h30 Samedi 7 décembre : 13h30 / 17h30 Dimanche 8 décembre : 9h30 / 13h30 / 17h30 Mercredi 11 décembre : 10h / 14h/ 17h30 Samedi 14 décembre : 13H30 /17h30 Dimanche 15 décembre : 9h30/ 13h30/ 17h30 |
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Les
répétions Les répétitions démarrent le lundi 18 novembre. Elles ont lieu sur le plateau 600 du Club Dorothée, théâtre des émissions du mercredi après-midi de la rentrée 1996. Elles font l'objet de plateaux en particulier le direct du 27 novembre 1996. |
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Presse : L'article du Parisien
ci-dessous souligne l'intense promotion en télé sur les chaînes du
service public pour un spectacle pourtant fermé aux particuliers. Cette
offensive de communication, parfaitement orchestrée, visait sans nul
doute à faire apparaître Dorothée aux yeux du grand
public comme
une star inoxydable du show business français, alors qu'une partie du
"métier"
cherchait à l'enterrer depuis plusieurs années. On peut d'ailleurs
comprendre entre les
lignes de l'article que le divorce avec TF1 est proche. |
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Fiche technique : | ||||
Conception
et dialogues :
Jean-François Porry Musiques et direction musicale : Gérard Salesses Six musiciens : G.Salesses (synthés & direction), Bernard Minet (batterie), René (synthé & saxo), Framboisier (synthé), Eric (guitare), Remi (basse) Deux choristes : Martine Latorre et Francine Chantereau Chorégraphie : Chris Georgiadis et Jorge Valdes Quatorze danseurs : Jorge Valdes, Kale Silva, Sébastien Sfedj, Stéphan Nicoli, J.C Cazettes, Franck Moreau, Avis Rozen, Sandra Garcia, Bénédicte Charpiat, Emmanuelle Lagourres, Isabelle Paoli, Céline Dupuy, Léa Dellensger, Marion Dusautoi Lumières : Jacques Rouveyrollis et Tonio de Carvalho Costumes : Frederique Breuzard* et Marie-Luce Hammoudi. Décors : Yves Pires Tarif : Gratuit (mais vendu environ 25 Fr - 4€ - aux Comités d'Entreprise) |
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*Frédérique Breuzard est née le 9
juillet 1955. Elle entre chez AB productions en 1990. Elle a été costumière sur les concerts de Dorothée depuis le Bercy 90 jusqu'au Zénith 96. Pour ce Bercy 96 atypique, on lui confie la lourde tâche d'habiller la star : Elle conçoit, avec l'aide dune styliste travaillant chez AB, trois costumes pour Dorothée. Des tenues rouge ou blanche unicolores destinées à être repérées facilement depuis les hauteurs de Bercy. Si le costume rouge ne fait guère l'unanimité, la tenue blanche de la seconde partie est largement plus appréciée. |
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Exploitation et merchandising : |
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Programme du spectacle. Doté de vingt pages, il ne comporte aucune publicité contrairement aux années précédentes. Principalement illustré par des photos de la dernière séance de l'album 1996, ainsi que des clichés de Bercy 94 et du Zénith 96. |
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Curiosité, chaque spectateur avait sur son siège un fascicule de bienvenue : Un livret A4 de quatre pages composé de nombreuses photos du Zénith 96 et Bercy 94. | ||||
L'intérieur
du livret, richement doté en photos appétissantes
laissent présager un concert rock à l'image des deux
précédents. Ce ne sera pas le cas ! Le texte de présentation, rédigé bien en amont, fait état d'une troupe de vingt danseurs alors qu'ils ne sont "que" quatorze, et dix musiciens qui seront six à l'arrivée. On peut en conclure que le budget a été revu à la baisse sur les dernières semaines de préparation. En effet, ni TF1, ni Europe1 ne se sont partenaires contrairement aux années précédentes. |
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Le sésame permettant d'accéder au concert. Chaque CE avait son propre billet, ici pour les familles des salariés Citroën. VHS sortie en février 1997. . Réalisation de Pat le Guen avec en bonus le clip de La honte de la famille. Curiosité : Au pays de Candy n'est pas crédité. Les + : Les 2 introductions sont complètes ainsi que le final - La jaquette fait apparaître pour la première fois la liste des chansons - Réalisation plutôt cohérente pour une fois. Les - Le visuel de la jaquette : Aussi bien le choix de la photo (qui ne fait pas du tout "Bercy") que les éléments visuels enfantins ne rendent pas hommage au concert. . |
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Une
petite campagne de publicité
en février 1997 accompagne la sortie de la cassette vidéo du concert. Elle se décline dans la presse (Dorothée magazine) et sous forme de spots télé avec un rappel sur le dernier album disponible. |
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Presse : une critique du spectacle parue dans le Parisien. On comprend que vu d'en haut depuis les gradins, la conception particulière du spectacle prend tout son sens Elle a ravi les spectateurs. Ce rendu a été gâché par le tournage du film du concert, mal géré. |
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Ces
photos exclusives, prises depuis les sièges du public témoignent de la
qualité de la mise en scène, pensée pour être appréciée depuis les
hauteurs. |
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Si le
réalisateur avait installé des caméras dans les gradins nous aurions eu
une vision plus qualitative du spectacle. |
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Terminons cette page Dorothée en beauté avec le concert intégral Bercy 96 proposé par la chaîne Génération Club Do à l'occasion de l'anniversaire de Dorothée le 14 juillet 2021. Décryptage Il s'agit du master du volume VHS, totalement conforme avec la cassette vidéo de l'époque. Pour ce concert hors norme, la production a filmé sur deux jours les cinq dernières séances des 14 et 15 décembre. Du jamais vu ! Le plan de tournage est composé de huit caméras dont la louma qui offre beaucoup de mouvement. Pour la première fois une steadicam est utilisée pour un concert de Dorothée. Ce matériel, endossé par Thomas le Guen, le fis de, est composé d'un harnais, d'un bras articulé et d'un stabilisateur. On obtient ainsi des images fluides et stables en déplacement. Le but fixé par le réalisateur est de "coller" Dorothée au maximum. Et c'est là l'écueil : On est plongé dans un environnement inesthétique à l'image (câbles, parois de patinoire, barrières, fenouik, structures de podiums...) Des éléments qui échappent en principe aux spectateurs qui sont pour la plupart installés sur les gradins en hauteur et savourent les lumières projetées au sol. Le rendu vidéo est loin d'être enthousiasment. Et pour cause, ce concert a été conçu pour être vu "d'en haut" L'erreur du réalisateur a été de filmer le show comme une émission de télévision (type "Intervilles") au lieu de prendre de la hauteur. Pour la première fois depuis des années, la réalisation de Pat le Guen ne laisse pas apparaître d'incohérences choquantes dans l'enchainement des images. Il y a certes quelques petites erreurs de montages, mais ça passe. Notamment avec la monocam placée tout en haut, filmée avant le 14 décembre et injectée ensuite dans le mélange. Du côté du mixage, il a été réalisé en extérieur puisque la captation audio est faite en car régie. Des retouches ont eut lieu (toutes les voix sont refaites en post-production, y compris les choristes sur toutes les chansons) Cela permet de gommer les éventuels problèmes à l'audio : Souffle du micro, inflexion de voix, larsen, erreur de texte... On récupère en bout de chaîne un mix assez grave mais bien pauvre. Car il n'y a jamais eu aussi peu de musiciens autour de Dorothée sur scène. On sait également que le remplacement de la voix live peut répondre à une volonté artistique (unité des chansons, souhait de se rapprocher de la voix du disque, intentions de chant, adaptation aux standards d'écoute en CD...) Comment remplace t-on une voix studio sur un live ? Les concerts (y compris ceux de Dorothée) sont captés par un car régie loué pour l'occasion et équipé d'une grosse machine multipistes (48 pistes pour le Bercy 96) Ensuite la voix live est "mutée", l'artiste repose sa voix sur les parties à corriger sur une nouvelle piste dédiée, puis l'ingénieur son mixe le tout. Il arrive aussi que des instruments soient refaits en studio ou même ajoutés sur le mix final ou d'autres supprimés. Ainsi pour ce Bercy 96 Gérard a rajouté une nappe de synthé en studio afin d'enrichir un peu le mix. |
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